France
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Le premier prototype de Louis
Renault, en 1898, avait 1 3/4 CV 273 cm3 et un moteur De Dion
refroidi par air, placé sous un capot en forme de
"garde-manger" à l'avant d'un châssis tubulaire, avec un arbre
de transmission et un arbre de différentiel placés à
l'arrière.
La boite à 3 vitesses et marche arrière, avec la 3ème
en prise directe incorporée, avait été brevetée par son
inventeur.
La direction se faisait par volant mais au début les
Renault avaient une direction par levier.
La petite société fondée par Louis et ses frères Marcel et
Fernand livra 60 voitures dans ses premiers six mois.
En 1899 Louis et Marcel gagnèrent la lère et la 2ème
places dans la course Paris-Trouville et Louis continua en
gagnant, dans la série des voiturettes, la course
Paris-Ostende.
Les modèles de 1900 avaient des moteurs De Dion
refroidis par air de 500 cm3, des radiateurs latéraux et
étaient vendus en Angleterre comme les M.C.C. Triumph.
Cette année-là 179 voitures furent vendues et la Corre en
France comme l'Argyll en Ecosse, étaient de fidèles
reproductions de la Renault.
Les voitures de course Renault, avec direction par volant
gagnèrent dans leur catégorie le Paris-Bordeaux et le
Paris-Toulouse-Paris en 1900 et le Paris-Berlin en 1901.
En 1902 les moteurs à un ou deux cyl. De Dion et Aster
restaient utilisés pour les modèles touristes, mais la voiture
avec laquelle Marcel Renault gagna la 2ème place dans la
course Paris-Vienne (gagnant aussi dans la catégorie des
voiturettes) était le prototype de ce qui allait être la 4
cyl. à bloc moteur de 3,8 l conçue par Viet et fabriquée par
Renault.
Des soupapes d'admission latérales commandée apparurent
sur les petites voitures de course élaborées pour la course
Paris-Madrid (au cours de laquelle Marcel Renault trouva la
mort) et vers 1904 la ligne des voitures était fixée et devait
rester la même jusqu'en 1928, imitée par beaucoup.
Les moteurs étaient du type à soupapes latérales avec
des cylindres par paires à l'origine. L'allumage se faisait
par magnéto HT, le refroidissement par thermosiphon, la
caractéristique de la Renault étant son énorme tablier de
radiateur.
La boite à 4 vitesses à pignon coulissant et son pignon
d'attaque conique avec prise directe était un héritage de
1898.
En 1905 on revint sur quelques voitures fabriquées en vue des
éliminatoires de la coupe Gordon-Bennett, au refroidissement
par pompe et cette même année vit les premiers modèles 2 cyl.,
1100 cm3 (Types AX et AG), les modèles Renault qui eurent le
plus de succès avant 1914 et qui furent les ancêtres des
célèbres taxis de la Marne.
La 13 litres Renault de Szisz gagna le premier Grand Prix
de France en 1906, mais bien que cette marque tentât sa chance
les années suivantes elle subit désormais des échecs en
course.
Dans la période 1906 à 1908 les grands modèles pouvaient être
livrés avec un démarreur à air comprimé. Le roi Edouard VII
acheta en 1906 une 14/20, 4 cyl., 3 l, année durant laquelle
les 4 cyl. se fabriquaient aussi en 2,1 l., 4,4 l. et 7,4 l.
En 1907 plus de 3000 Renault furent vendues et, jusqu'en 1914
il y eut peu de modifications importantes.
Des copies conformes furent exécutées en Angleterre par Dodson,
aux U.S. par Croxton et, pour un seul modèle de ville, par
Palmer-Singer.
Après la mort de Fernand Renault en 1908, la société
changea de nom.
En 1908 apparut également la première 6 cyl., une 9,5 l.
50/60 CV suivie deux années plus tard par une voiture plus
petite de 18/25 CV.
Les améliorations ultérieures furent
en 1911 la lubrification sous pression et vers 1913, des roues
démontables en bois, inventées et fabriquées par Renault,
placées sur tous les modèles sauf sur les 2 cyl. Avec ses 5200
ouvriers Renault fabriqua 10000 voitures, soit le cinquième de
la production française en voitures particulières, en même
temps qu'apparaissaient les premières 4 cyl. avec bloc moteur.
Renault, comme Fiat, ne fabriqua plus alors de carrosserie
tout en offrant, sur les châssis les meilleur marché et les
plus petits, des modèles découverts standardisés.
En 1914 la gamme des voitures comprenait une 2 cyl. avec deux
empattements différents, une 4 cyl. avec des cylindrées
variant de 2,1 l. , 2,6 l. , 3,6 l. , 5,1 l. à 8,5 l. , et
deux 6 cyl . de 5,1 et 7,5 l.
Les plus grandes Renault étaient
pourvues
d'un ressort auxiliaire transversal relié aux
ressorts semi-elliptiques arrière, d'un équipement standard
d'éclairage électrique et la 15,8 CV de luxe avait aussi un
démarreur électrique.
Les Renault de 1919 étaient très semblables aux modèles
d'avant-guerre sauf qu'avait été supprimé le secteur denté du
changement de vitesse et que tous les modèles (les trois 4
cyl. et la 6 cyl.) étaient entièrement équipés à
l'électricité.
Toutes les 4 cyl. avaient un moteur monobloc mais la 6 cyl.
type FY avait des cylindres coulés en 3 blocs.
En 1921 ce modèle devint la gigantesque R45 de 9,1 l. pouvant
atteindre près de 145 km/h., (survivance de la voiture achetée
par Edouard VII); elle fut inscrite au catalogue jusqu'en
1928-1929 et avait des culasses fixes, des roues en bois et
deux longueurs d'empattement au choix (3,81 m et 3,99 m).
La capacité du radiateur était de 55 l. et en 1926 une
variante fut une conduite intérieure (légère, aux lignes
aérodynamiques qui devint la lère voiture qui put dépasser les
160 km/h pendant plus de 24 heures.
Les grands modèles Renault furent munis, en 1922, de freins
sur les roues avant en même temps que la ligne du tablier de
radiateur se confondait avec celle du capot.
En 1923 sortit une voiture économique pour concurrencer
l'ascension de la Citroën et pour combler le vide laissé par
l'abandon des 2 cyl. : le modèle KJ de 951 cm3, avec une boite
à 3 vitesses et une suspension arrière transversale qui devait
rester une caractéristique de la marque jusqu'en 1940.
Furent présentées cette même année deux voitures de taille
moyenne la "45" et la 6 cyl., modèle JY de 4,8 l. qui
était presque aussi grande que la "45" mais beaucoup moins
rapide. Quelques modèles transsahariens à 6 roues furent
élaborés en 1924 avec un moteur 4 cyl., de 13,9 CV.
En 1925 Renault gagna le rallye de Monte-Carlo pour la
première fois (leurs autres victoires datent de 1935 et 1959).
Toutes les Renault de 1925
avaient des freins sur roues avant,
des culasses rapportées qu'on retrouve en 1927 sur la 14/45 CV
et sur la nouvelle 6 légère de 3,2 l. qui avait aussi une
batterie ; en 1928 il y avait une 6 cyl. de 1,5 l. avec
batterie et suspension arrière transversale, voiture lente et
à embrayage défectueux mais qui subsista jusqu'en 1931. Seules
les petites 4 avaient alors un embrayage conique.
1929 apporta une réelle innovation - la Reinastella de 7,1
l., la première Renault 8 cyl. en ligne, avec radiateur à
l'avant, refroidissement par pompe et servo freins .
En 1931 toutes les voitures avaient
un radiateur à l'avant, une batterie, des roues pleines, une
boite de vitesse synchronisée et une suspension arrière
transversale.

Le plus petit modèle et le moins coûteux était la Monasix, les
autres modèles étaient une 4 cyl. de 2, 1 l., une 6 cyl. de
3,2 l. et deux 8 cyl., la Reinastella et la Nerva, cette
dernière un peu moins coûteuse que la première.
En 1932 Renault revint au refroidissement par thermosiphon
et en 1933 les 6 cyl. et les 8 cyl. furent pourvues d'une
boite synchronisée et de carburateurs inversés ; en 1934
les modèles à 4 cyl. furent aussi synchronisés et ne furent
plus alimentés par gravité.
Au milieu de l'année 1930 et dans les années suivantes,
Renault ne se manifesta guère par son esprit inventif, se
contentant d'imiter les voitures américaines ; les
caractéristiques Renault étaient une boîte à 3 vitesses avec
changement au tableau de bord, un frein ä main en forme de
manche de parapluie, une plaque matricule encastrée à
l'arrière, des freins mécaniques et une carrosserie très
spacieuse qui justifiait le slogan "il y a plus de place dans
une Renault".
La gamme comprenait en 1936 une 4 cyl. (très grande
comparée aux autres 4 cyl. de l'époque) de 2,4 l., à soupapes
latérales ; elle fut d'une grande vente jusqu'en 1940 et
fut utilisée jusqu'en 1951 dans la version commerciale légère
et dans la version break.
A partir de 1938 une 8,3 CV de l, l., fut de
construction monocoque.
Peu
avant la guerre la gamme comprenait encore deux 4 cyl. de
taille moyenne, une 6 cyl. de 4,1 l. et une 8 cyl. en ligne de
5,4 l.
Après la mort en prison, en 1944, de Louis Renault (accusé
de collaboration avec les nazis), Renault fut nationalisé et,
sous le contrôle du Gouvernement, deux modèles de voitures
furent fabriqués pour la clientèle privée : une Juvaquatre
modifiée de 1 l., avec 4 portes, de nouveaux freins
hydrauliques, et la 4 CV de 760 cm3, mise au point en secret
pendant les années de guerre.
Cette petite voiture, particulièrement d'avant-garde,
avait un moteur 4 cyl., monté à l'arrière, à soupapes en-tête,
d'une puissance de 19 CV ; elle avait une boite à 3
vitesses, une suspension entièrement indépendante, des freins
hydrauliques et des roues à croisillons avec jante démontable.
Elle atteignait 96 km/h et son assemblage était fait à Londres
pour le marché anglais (dans les ateliers Renault, à Acton,
furent assemblées des voitures depuis la fin de 1920,jusqu'en
1961), tandis que Hino, au Japon, construisait ce modèle sous
licence et les modèles Hino qui suivirent gardèrent
l'empreinte de leur ancêtre Renault.
La production des 4 CV atteignit
100.000 en 1950, un demi million sortit en 1954 et plus d'un
million de clients l'avaient achetée avant. l'arrêt de sa
fabrication en 1961. Des modèles sport furent fabriqués
atteignant 38 CV et à partir de 1951 sa cylindrée fut réduite
à 750 cm3.
Dans le domaine des voitures particulières, c'est le principe
du moteur à l'arrière qui permit le succès de Renault
jusqu'aux premières années 60, mais en 1951 apparut la
Frégate, la dernière des voitures de type conventionnel ;
c'était une quatre cyl. de 2 l., avec moteur à course courte,
une suspension entièrement indépendante, un pont hypoïde
(qu'on n'avait jamais utilisé auparavant pour des voitures à
transmission arrière) une boîte à 4 vitesses sans prise
directe.
Bien que les modèles suivants aient été pourvus de moteurs
plus grands de 2, 1 l. et d'un changement de vitesse
transfluide semi-automatique elle n'eût jamais grand succès.
En 1955 l'embrayage automatique Ferlec fut placé sur la 4 CV
et une année plus tard apparut une nouvelle petite voiture à
moteur à l'arrière, la Dauphine de 845 cm3 avec un moteur de
30 CV.
Malgré une tenue de route médiocre, ce fut la première voiture
française à être vendue en plus de 2 millions d'exemplaires.
Elle fut fabriquée sous licence en Italie par Alfa-Romeo et au
Brésil par Wyllis-Overland.
C'est en 1956 que Renault battit des records avec son
Etoile Filante expérimentale pourvue d'une turbine à gaz.
La Dauphine fut plus tard améliorée grâce à l'association
d'Amédée Gordini et de Renault : la Dauphine Gordini de 1957
avait une boîte à 4 vitesses et 38 CV; elle fut suivie en 1959
par la Floride, un coupé sport.
En 1962 celle-ci fut pourvue d'un
moteur de 956 cm3 et cette même année Renault concurrença la 2
CV Citroën avec une traction avant utilitaire, la R4 de 747
cm3, qui avait une suspension à 4 roues indépendantes et un
pont "hypoïde".
Les ventes atteignirent en 1963 : 668.867 voitures; l'usine
du Havre fut implantée et mise en marche pour compléter celle
de Flins qui était entièrement automatisée et fonctionnait
depuis 1952.
Une fois encore parut un modèle Renault de grande
production. A ce moment, l'américaine Rambler fut fabriquée
sous licence.
En plus de la Dauphine était offerte une nouvelle
conduite intérieure plus spacieuse, à moteur arrière, la R8 de
956 cm3, avec un radiateur placé derrière le moteur et des
freins à disque (généralisés sur toutes les Renault avec
moteur arrière la saison suivante).
Sur le catalogue furent aussi portées les Gordini et
leurs variantes à changement de vitesse automatique suivies
par la R8 Major de 1100 cm3;en 1966 il était possible
d'acheter une R8 Gordini pouvant dépasser les 160 km/h.
La 4 cyl. (poussée à 845 cm3), la
Dauphine-Gordini, la R8 familiale et la Caravelle - (nouveau
nom de la Floride) formaient la série Renault de 1967 avec
l'ingénieuse R16 apparue en 1965. C'était une conduite
intérieure de 63 CV de 1 1/2 l. à traction avant, avec freins
à disque à l'avant. La fabrication de la Dauphine fut
abandonnée en 1968.
Depuis la deuxième guerre mondiale, les mécaniques Renault
ont été adoptées par plusieurs fabricants spécialistes des
voitures de sport parmi lesquelles Alpine, Autobleu,
Brissonneau, René Bonnet, Matra et (avec l'introduction du
modèle Europa en 1967) Lotus.
Le modèle R4 a reçu chaque année de petites modifications de
carrosserie ou de mécanique, en 1971 il est livrable en deux
versions, une 4 et une 4 Export plus soignée.
En 1968 avec une carrosserie inspirée de la R16 et une
mécanique, c'est-à-dire châssis et moteur venant de la R4
Export. Elle est équipée du moteur 4 cyl. 845 cm3 qui
développe 38 CV et d'un réservoir de 40 l. C'est une traction
avant, la suspension est à quatre roues indépendantes. La
vitesse maximum est de 120 km/h.
En 1970 pour pouvoir concurrencer la voiture moyenne du marché
Français, Renault a lancé la 6 TL équipée du moteur 1100 de la
R8.
En 1969 est sortie la Renault 12 de conception entièrement
nouvelle par rapport aux précédentes réalisations. La
suspension revient à l'essieu arrière rigide avec ressorts
hélicoïdaux. Cette voiture reçoit le moteur de l'Estafette 4
cyl. en ligne 1289 cm3 (73 x 77 mm) développant 60 CV sa
vitesse de pointe est de 145 km/h.
La carrosserie est plus traditionnelle que celle de la R16 qui
avait connue certaines réticences de la part d'une clientèle
qui trouvait son aspect un peu trop "utilitaire".
En 1970 la R12 a été proposée en
version break. La même année est sortie une R12 Gordini
destinée à remplacer les R8 Gordini qui avait beaucoup de
fervents et avait disparu en 1970. Cette R12 Gordini peinte en
bleu avec des bandes blanches est animée par un moteur poussé
de 1565 cm3 développant 125 CV à 6250 tr/mn avec une boîte à 5
vitesses, elle atteint 185 km/h.
La R16 sortie en 1965 a connu en 1968 une version plus
rapide : la R16 TS. Ce modèle est doté d'un équipement
intérieur très complet et a un moteur développant 90 CV
capable de 165 km/h.
En 1971 a été révélée une gamme entièrement nouvelle, les
Renault 15 et 17. C'est un procédé imité des constructeurs
américains qui conduit Renault à proposer à partir d'un modèle
de base une série de six versions résultat du mélange de trois
carrosseries et de trois moteurs.
Ce sont des tractions avant. La 15 TL est équipée du moteur
de la R12, la 15 TS reçoit le moteur de la R16, la 17 TL est
un coupé avec un équipement plus soigné, quatre phares à iode
et le moteur est semblable à celui de la 15 TS. La 17 TS est
dotée pour la première fois chez Renault d'un moteur à
injection électronique. Le groupe moto propulseur est issu de
celui de la R12 Gordini ,elle atteint 185 km/h. Elle est dotée
de quatre freins à disques, ventilés à l'avant. |