Allemagne 1898-1903
& 1910-1914

France 1919-1935 & 1945-1950
Les photographies
illustrent la marque, leur emplacement ne correspond pas forcément
au texte |
La société Mathis, comme la société
Bugatti, changea de nationalité en 1918, lors du retour de
l'Alsace-Lorraine à la France.
Les premières voitures construites à Strasbourg jusqu'en 1903 ne
furent que des prototypes, dont une grosse 4 cyl., 150 x 160 mm, 100
CV. Les premières automobiles vendues au public furent de 1904 à 1905,
les Hermes conçues par Ettore Bugatti.
Bugatti étant devenu un ingénieur
indépendant, conseiller technique, Mathis adjoignit à son affaire la
vente des De Dietrich, Panhard et Rochet-Schneider et devint aussi
l'agent général pour l'Europe centrale de Fiat et Minerva.
Ce ne fut qu'en 1910 qu'une vraie Mathis fut mise en vente ;
c'était une 4 cyl. en ligne coulés en un seul bloc, 2 l, 8/20 CV, à
soupapes latérales avec un vilebrequin à 3 paliers, une boîte
indépendante 4 vitesses et une transmission par arbre ; un modèle plus
gros, 2,8 l, fut à cette époque fabriqué pour Mathis par Stoewer de
Stettin.
Je recherche une ou
plusieurs photos de Mathis prises au musée Schlumpf ou ailleurs !. Merci |
Avant la lère guerre, la réputation de Mathis fut principalement
établie sur des petites 4 cyl. de construction soignée,
particulièrement la Babylette 1100cm3 et la Baby 1,3 l. Celle-là avait
un changement de vitesse à grille verticale, des freins sur roues
arrière seulement et, fait surprenant, un différentiel.
Les voitures les plus grosses étaient dotées d'un graissage sous
pression dans des modèles de 1 1/2 l, 1,8 l (présentée comme une 16/20
CV) et une 2,6 l. Il y avait aussi quelques modèles 4,4 l, équipés
d'un moteur sans soupapes Knight.
L'intérêt de Mathis pour les courses se manifesta de façon bizarre,
engageant dans la plupart des épreuves des voitures dont la cylindrée
ne correspondait pas à la catégorie choisie. Ainsi en 1912, il fit
courir un modèle de 1,8 l, "Coupe de l'Auto", lors du Grand Prix,
contre des concurrents de grosse cylindrée et en 1921 il engagea dans
le Grand Prix français une 4 cyl., 1,5 l. à soupapes en-tête alors que
presque toutes les autres voitures étaient de 3 l.
Après la première guerre, Mathis sortit une jolie petite 4 cyl. à
soupapes latérales coulées en un seul bloc, 8/15 CV, à pistons en
aluminium avec culasse fixe, graissage par bac et barbotage,
refroidissement par siphon, équipement entièrement électrique,
allumage par magnéto et boîte 4 vitesses.
Elle avait une cylindrée de 1131 cm3 et en 1921 une version, la B.A.C.
fut vendue à Londres ; plus tard toutefois, les voitures de cette
marque n'eurent plus aucun rapport avec les voitures françaises.
Dans les premières années de 1920, les voitures Mathis furent équipées
d'un moteur en général peu puissant (le modèle T de 1923 n'avait que
628 cm3), dépourvues de différentiel, dotées d'un graissage par
barbotage.
La société devint la 4è marque française, derrière les 3 grands :
Citroën, Renault et Peugeot, avec une cadence journalière de 75
voitures en 1927. La firme prit un nouveau départ avec une version 6
cyl. de taille réduite.
Le modèle L, 1,2 l à arbres à cames en-tête, culasse amovible était
vendu comme une voiture de sport mais le modèle P, voiture de tourisme
de 1140 cm3, était plus typique, équipé d'un moteur à soupapes
latérales avec culasse fixe, une prise directe d'un rapport 6 : 1 un
essieu avant sans frein et pas de différentiel à l'arrière. Il avait
un empattement de 2 74 m et une boite 4 vitesses; ces deux modèles
avaient un radiateur en coupe-vent.
Les Mathis 4 cyl. à arbres à cames en-tête et à 8 bougies furent
jugées dignes de participer au GP pour voitures de tourisme et
obtinrent des récompenses dans leur catégorie, en 1923 et 1924 alors
que les voitures de 1925, plus modernes, au châssis surbaissé et à la
carrosserie aérodynamique, remportèrent moins de succès.
En 1924 la voiture de tourisme 6 cyl. fut pourvue de freins aux roues
avant et fut fabriquée jusqu'en 1926; en 1925 parut une plus grosse
conduite intérieure familiale, le modèle GM, 4 cyl., 1,6 l, à
graissage sous pression, freins avant et différentiel, destinée à
concurrencer la Citroën. En même temps était présentée une 8 en ligne,
1,7 l, à arbre à cames en tête et allumage par batterie ; elle fut de
courte durée probablement à cause de sa puissance de 35 ch.
En 1927 Mathis revint à la politique du modèle unique avec la 4 cyl.
MY, 1,2 l, conduite intérieure. Ses caractéristiques étaient tout à
fait courantes : des soupapes latérales, une culasse amovible, un
vilebrequin à 2 paliers, un allumage par magnéto, un équipement
électrique 6 volts et une boite 4 vitesses.
L'Emysix, 1,8 l, suivit en 1928 avec un allumage par batterie, une
transmission secondaire à un pont hypoïde, un bloc-moteur à deux
culasses séparées détachables le slogan utilisé pour sa vente: "le
poids, voilà l'ennemi" était justifié car elle ne pesait que 989 kg et
par la suite toutes les voitures 6 et 8 cyl. construites à Strasbourg
furent fabriquées selon le même principe.
Jusqu'en 1935 la société Mathis produisit des conduites intérieures
familiales solides, lentes, à soupapes latérales.
En 1929, l'Emysix fut dotée d'une boîte Warner 4 vitesses avec une
3ème vitesse silencieuse et en 1930 furent aussi proposées des 6 plus
grosses de 2 4 et 4,1 l, avec pont hypoïde. William C. Durrant fit le
projet en 1930 de construire dans ses usines des 4 cyl. sous le nom de
Matam (Mathis-Amérique) mais la crise mondiale ruina ce plan.
Le modèle PY, à course très réduite et 1.9 l. avec une transmission
secondaire à pignon d'attaque conique et denture hélicoïdale, apparut
en 1931, une version 3l était dotée de freins hydrauliques. La société
fabriqua aussi, en petit nombre, de plus grosses 8 cyl., de 4,6 et 5,4
l. Harris-Léon Laisné utilisa, sur un de ses modèles à suspension
entièrement indépendante, un moteur Mathis et, en 1932 les grosses
Mathis de série furent pourvues d'un équipement hydromécanique et de
roues libres.
A cette date, la vaste gamme comprenait de nombreux modèles allant de
la 4 cyl. N, 904 cm3 à la 8 en ligne, modèle FOH de 3 l.
Cependant, les Mathis patinaient et un redressement des ventes fut
tenté avec I'Emyquatre, 1,4 l, de 1933, pourvue d'une caisse monopièce,
une suspension avant indépendante, une boíte synchronisée avec roue
libre et une carrosserie conduite intérieure 4 portes de style
moderne, sans marchepied.
Les modèles 6 cyl. en même temps, furent dotées d'une suspension avant
transversale indépendante.
En 1934, pour renflouer la société, un accord fut signé avec
Ford selon lequel les Ford V-8 destinées au marché français seraient
construites dans l'usine Mathis.
Les Matford supplantèrent rapidement les Mathis dans les chaînes de
production et les modèles V8 Ford furent produites jusqu'en 1961, la
firme étant d'abord sous le contrôle de Ford, puis de Simca. En 1935,
les voitures Mathis pourvues d'une suspension indépendante avant et
arrière furent les dernières à être vendues sous ce nom.
En 1945, Emile Mathis revint en possession de son usine et essaya de
remonter le courant avec une étrange petite 3 roues traction-avant à
carrosserie coupé en forme d'œuf dont Jean Andreau avait fait les
plans.
Les roues avant avaient une suspension indépendante à ressorts et le
moteur flat-twin, 700 cm3 était refroidi par eau par le moyen d'un
radiateur dont chaque cyl. était pourvu ; le poids total n'était que
de 380 kg.
Très vite il devint évident que l'Etat n'autoriserait pas la
production d'un tel véhicule mais en 1948 Mathis fit un nouvel essai
avec une flat-6 traction avant, 2,8 l de conception avancée.
Elle avait une puissance de 80 ch, une boîte 3 vitesses toutes
synchronisées, une suspension entièrement indépendante et une
carrosserie conduite intérieure de style futuriste avec un pare-brise
panoramique.
Une Mathis fut de nouveau exposée au Salon
de 1949 mais, comme La Licorne, Delaunay-Belleville et Bugatti, la
firme ne réussit plus jamais à fabriquer en série un modèle conçu
après la 2ème guerre.
En 1954, l'usine de Strasbourg fut vendue à Citroën et une autre
grande marque française, aux inspirations malheureuses, disparut.
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